Jour 12

Mardi 12 juillet 2011
Aux frontières de la Gaspésie
Avant de quitter le Québec, nous ne regrettons pas notre incursion en Gaspésie pour visiter les jardins de Métis. Sous un soleil radieux, nous pouvons admirer de jolies fleurs fragiles au sommet de leur épanouissement dans ce parc floral d'exception situé sur la route qui nous conduit vers le Nouveau-Brunswick ...et l'Acadie !


Après un bon petit déjeuner et quelques photos de l'auberge du Mange grenouille sous le soleil du matin, nous prenons la route du Nouveau-Brunswick avec cependant un petit détour à Grand Métis pour visiter les jardins du même nom.
LES JARDINS DE METIS : Nous avons la chance de visiter ce très beau jardin au petit matin, à la lumière et température idéale. Il n'y a pas encore beaucoup de monde. Dans certains endroits nous serons même seuls. On reconnaît directement la " patte anglaise ". D'ailleurs le jardin rend hommage à Russell Page, célèbre paysagiste anglais.

 

 

 

 

 

 

 

 

Après la partie " sous-bois " et ses collections de plantes de bruyère dont les fameux pavots bleus de l'Himalaya, plante fragile que nous avons l'occasion d'admirer dans les jardins des hautes terres d'Ecosse, nous atteignons les collections de pivoines. Ce jardin est réputé pour ces fleurs et nous avons de la chance car la floraison est à son apogée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En revanche nous restons très dubitatifs concernant la partie consacrée au « festival des jardins » où des artistes contemporains présentent leurs créations de jardins, autant dire « du grand n'importe quoi » pour qualifier ce qui va du plantage de bâtons bleus à la tranchée en bois surmontée de barbelés....et que dire du jardin de la connaissance avec ses murs de livres !
Vous imaginez ce que cela peut donner avec la pluie qui est tombée ici depuis le printemps !

 

 

 

 

 

 

Une très belle maison cossue trône au milieu du parc.
Nous prenons un déjeuner léger au café attenant à la maison et qui propose des sandwichs originaux, gouteux le tout sur des tables disposées à l'ombre des tonnelles. Nous avons préféré déjeuner ici plutôt qu'à la cafétéria impersonnelle située près de l'entrée.
Bref ces jardins ce n'est que du bonheur !!

 

 

 

 

 

 

 

Nous reprenons la route de l'Acadie.

Petit comparatif sur les "élans (orignaux) des routes" :
Que faire sur les longues routes du Canada ? Regarder les paysages ? les habitations ? Ici j'ai choisi les panneaux signalant les élans, car bien qu'ils soient très timides et peu enclins à se montrer , c'est pourtant d'eux que préviennent la plupart des panneaux de signalisation ...

On remarque cependant d'ostensibles différences dans chaque province :

L'orignal du QUEBEC, le menton en avant, un brin fier de lui ou bien "tête en l'air", c'est selon :


L'orignal du NOUVEAU BRUNSWICK semble nous regarder, un brin espiègle :

 

 


L'orignal de la NOUVELLE ECOSSE est plus trapu, un brin frondeur...

 



La route est longue pour arriver jusqu'au Nouveau-Brunswick, une province maritime du Canada qui fait la taille de la Belgique et des Pays-Bas réunis ! On voit pas mal de maisons abandonnées mais aussi de petites églises anglicanes bien proprettes, ce qui marque bien la différence avec le Québec tout proche.

 

 

 


Cette province est officiellement bilingue. On y trouve 1 tiers de francophones pour 2 tiers d'anglophones. C'est ici que ce sont installés certains des Acadiens expulsés de Nouvelle Ecosse par les anglais. Caraquet en est la ville la plus représentative. C'est là que se situe le village historique Acadien.

 

Nous arrivons en territoire Acadien. On ne peut s'y tromper tant les symboles visibles sont nombreux à commencer par le drapeau.
Inspiré du drapeau français et symboliquement associée à lamer et à la foi catholique (avec la "Stella Maris", l'étoile de mer et aussi la vierge Marie), le drapeau fut proposé par Marcel-François Richard comme compromis entre les différentes factions nationalistes, influencées à la fois par la France, le Québec et le clergé et divisés entre la modernité et la tradition et entre l'ouverture à la Francophonie et l'identité acadienne.
Il est le symbole national acadien le plus populaire, utilisé tant par les gouvernements que par les institutions et la population.

 

 


 

Je dois dès lors faire un point sur l'ACADIE pour permettre de mieux comprendre cette culture :


L’Acadie est une région nord américaine comptant environ 500 000 habitants, majoritairement des Acadiens, dont la principale langue est le français. L'Acadie comprend grosso modo le nord et l'est de la province canadienne du Nouveau-Brunswick ainsi que des localités plus isolées à l'île-du-Prince-Edouard, en Nouvelle-Ecosse et à Terre-Neuve-et-Labrador. Au sens large, l'Acadie fait aussi référence aux communautés de la diaspora acadienne, notamment au Québec et aux Etats-Unis. Par son territoire, sa langue, sa culture, ses institutions et ses symboles, l'Acadie serait une nation sans reconnaissance explicite. Plusieurs villes se disputent d'ailleurs le titre de capitale, dontCaraquet et Moncton.
L'Acadie est fondée en 1604 en tant que colonie française, sur des territoires micmacs, et peuplée par des personnes surtout originaires de l'Ouest de la France. L'Acadie est conquise en 1713 par les Britanniques, qui déportent ensuite une partie des Acadiens entre 1755 et 1763. Les survivants reconstruisent graduellement la société par la suite. Entre les années 1840 et 1880, les Acadiens redécouvrent leur culture et s'opposent puis s'intègrent dans la Confédération canadiennes. À partir de 1881, ils se dotent de symboles et d'institutions tandis qu'ils s'impliquent davantage en politique et développent leur économie, alors que l'éxode rural s'amplifie. Les Acadiens participent activement aux deux guerres mondiale et sont durement touchés par la grande dépression; la partie néo-brunswikoise de l'Acadie fait sa place comme chef de file dans la communauté. La seconde moitié du XXe siècle est une période contestataire. Au début du XXIe siècle, la population tente surtout de préserver ses droits acquis.
L'exode rural et l'anglicisation influencent toujours la démographie de l'Acadie. Le rejet de l'assimilation a d'ailleurs un impact important sur la politique acadiennes. L'Acadie n'a toutefois pas d'organisation politique propre, excepté au niveau local et régional, tandis que la Société Nationale de l'Acadie en est la représentante officielle. Léconomie de l'Acadie ne repose plus uniquement sur des activités traditionnelles comme la pêche et est en croissance depuis la fin du XXe siècle. La culture de l'Acadie, fruit d'une tradition orale d'influences diverses, est mise en valeur et s'est diversifiée depuis les années 1960. L'Université de Moncton, qui a joué un rôle important dans son épanouissement, est également le principal établissement d'enseignement et de recherche. La population dispose en effet d'un vaste réseau de services publics en langue française, quoique peu accessibles dans certaines régions. L'ACADIE NOUVELLE est le principal média. Les liens entre les différentes régions et la diaspora restent forts et sont favorisés par des événements comme le Congrés mondial acadien et les Jeux de l'Acadie.

 

 

 

Symboles acadiens

Nous arrivons donc à la ville de CARAQUET. C'est ici que les acadiens ont décidé de construire un village historique rassemblant de vieilles bâtisses issues de toute l'Acadie.
Une voiture vient nous chercher avec nos bagages sur le parking, et pas n'importe quelle voiture, une FORD T de 1925 s'il vous plait!

 

 

 

 

 

 

Le chauffeur nous dépose devant l'hotel château Albert, notre hébergement pour la nuit qui va nous faire replonger dans les années 1900..
Les chambres sont très vastes, décorées à l'ancienne mais avec tout le confort. Ici, il n'y a ni télévision, ni téléphone, ni wifi mais ce n'était pas prévu à cette époque !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'ai réservé le forfait avec le repas animé. On évacue de suite la question du repas : juste correct.
L'animation en revanche est sympathique. Il s'agit d'un conteur accompagné d'un musicien. Il raconte des histoires de personnages des villages acadiens d'antan entrecoupés de chants. Il y a parfois quelques mots qui demandent des explications mais le conteur à l'habitude et il nous fait la traduction.
Je n'ai pas trop de difficulté à aborder ce type de « parlure ». Les « j'va vous dire » ou « c'est ti tout », je les ai entendus dans mon enfance lors des repas de ferme en pays cauchois (pays de Caux en Normandie). De plus je me suis habituée à entendre les chti causer (Nord de la France) !
Même dans la façon de conter, dans les intonations, je crois reconnaître un peu de la façon dont un curé conteur venait animer les soirées dans nos villages normands. J'ai un peu plus de mal à identifier les mots d'anglais francisés à la sauce acadienne... Très drôles d'ailleurs... Bécosse (pour back house) c'est à dire la cabane au fond du jardin), Bésénousse (pas sure de l'ortho) pour business, etc.... Le monsieur me confirme après le spectacle que les racines de ce patois seraient ...picardes...

 

< Jour précédent - Jour suivant >

< Retour index