Jour 2

Lundi 2 juillet 2012 Découverte de la bouillonante Hanoï ! Hanoi est telle que je l'imaginais : bruyante et grouillante d'activité. En revanche ce qui me surprend ce sont les énormes contrastes entre tradition et modernité, pauvreté et richesse le tout se côtoyant dans l'immense désordre de la vitesse et des bruits de klaxons...

Nous arrivons à l'aéroport d'Hanoï avec nos 3h30 de retard, je ne vois pas comment nous aurions pu les rattraper...mais il nous faut encore nous armer de patience car l'obtention du visa est une étape incontournable et ...longue... même avec une lettre d'invitation de l'agence de Hanoï qui permet de ne nous faire verser que 25$/visa. L'accueil est glacial.
Après il y a encore un contrôle...long aussi ! Puis nous récupérons les bagages sans problème. Pas de contrôle à la douane.

Hien, notre guide et Jean-Pierre, son mari sont là pour nous accueillir. Ils attendent depuis 6h30 du matin avec le chauffeur les pauvres !
Je dois préciser que je souhaitais faire ce voyage avec comme guide Hien, une petite femme vietnamienne avec un caractère bien trempé, que j'avais repérée grâce à un carnet de voyage, et dont le mari, Jean-Pierre s'occupe d'humanitaire mais aussi d'aider les touristes que nous sommes à organiser des circuits pour l'agence VIETLAND DISCOVERY.
Les échanges avec Jean-Pierre ayant été très sympathiques, ce dernier nous a demandé la permission de s'embarquer avec nous pour le circuit et nous nous sommes tous très bien entendus.

Une fois les présentations faites et les bagages chargés dans le ford transit récent que nous aurons pendant tout le voyage, nous partons sur Hanoï. Sur la route qui va de l'aéroport à la ville, nous apercevons déjà les gens qui travaillent dans les rizières avec leurs chapeaux coniques. J'osais à peine espérer que mon imaginaire sur l'Asie, alimenté par ces images d'Epinal, était encore d'actualité malgré la modernité galopante. Eh bien ce voyage prouvera que la tradition a encore de beaux jours devant elle et que le Vietnam demeure un pays où l'authenticité à largement sa place pour le plus grand bonheur des touristes étonnés que nous sommes.

Hien nous donne quelques premières indications géographiques, démographiques et historiques sur le Vietnam.
Nous pénétrons dans la capitale qui grouille de scooters de toutes sortes. Hien précise que :
"Le port du casque est obligatoire... en principe!"
"On ne doit pas circuler à plus de 2 sur un scooter... en principe!"
"On doit respecter l'arrêt quand le feu est rouge... en principe !"
"Sur certaines voies, on ne doit pas rouler en contre sens... en principe !"
Bref, pas mal de principes sur lesquels les vietnamiens s'assoient allègrement ...

Hien a dû revoir le programme pour l'adapter aux circonstances. Ainsi nous nous rendons directement à l'hotel pour prendre possessions de nos chambres et nous rafraichir un peu. Il s'agit d'un petit hotel confortable situé au cœur de la vieille ville et de son activité débordante. Le personnel est très agréable.
Notre vaste chambre donne sur le lac de l'ouest.

Hien nous accompagne ensuite pour notre première rencontre gastronomique avec ce pays. Sur le chemin nous nous apercevons très vite de la difficulté de marcher sur les trottoirs encombrés par les motos stationnées ou de traverser une route.

Certains récits d'angoissés que j'avais lus avant mon départ précisaient que traverser une rue dans Hanoï c'était risquer sa vie à chaque fois. Faut pas éxagérer, moi je trouve ça plutôt rigolo !

Notre premier restaurant est le "Seasons of Hanoï" situé dans une belle maison coloniale. La décoration de la salle à manger est très élégante et pratiquement toutes les tables sont occupées par des locaux. Je ne sais pas si c'est parce que c'est le premier repas des vacances au Vietnam mais il restera l'un de nos meilleurs souvenirs gastronomiques de ce pays !

Hien nous installe et nous présente le menu. Elle ne reste pas avec nous malheureusement. Nous en déduirons que les guides sont exclus des repas pris dans la capitale quand ils y résident. Heureusement plus tard, lors de notre circuit, Hien sera toujours là et très active lors des repas.

Nous goutons pour la première fois une délicieuse salade de papaye verte délicatement relevée. Moi qui pensais que la papaye était un fruit sucré...

Puis, posés au milieu de la table à côté de la salade, suivent des rouleaux de printemps exquis, des nems finement croustillants et une farandoles de plats de viandes et légumes comme des travers de porc, du boeuf roulé et leurs sauces délicieuses. Toutes ces saveurs nous "titillent" les papilles ... Wahouuuu, les vacances commencent trop bien !

Pour terminer on nous sert quelques fruits (pastèque bien plus sucrée que celles que j'ai goûté jusqu'à présent et fruit du dragon). Les boissons (jus de citron, sodas...) ne nous coutent que 6 dollars.

Après un petit temps de repos à l'hotel, nous rencontrons Nimh, de l'agence Vietland Discovery afin de lui verser notre dû. En effet le règlement à l'agence s'effectue sur place afin d'éviter les commissions bancaires.
Nous partons avec Hien pour une découverte des vieux quartiers.
Comment décrire la vie trépidente de la rue ?
Ici des conducteurs casqués chevauchant les derniers modèles de scooter côtoient des cyclos-pousse vestiges d'une tradition coloniale et désormais sollicités par les touristes. Les coups de klaxon sont légions. Knut knuuutttt !

Des vendeuses aux frêles silhouettes couvertes d'un chapeau conique se déplacent à bicyclette ou à pied en trottinant avec la traditionnelle palanche sur leur épaule.
Quel contraste !

Parfois les vélos s'arrêtent, les palanches sont déposées sur le trottoir et les vendeuses se reposent en attendant les clients.

Beaucoup de femmes portent un masque en tissus devant le nez et la bouche. C'est, parait-il pour se protéger du soleil et de la pollution... peut-être des insectes aussi ...

Les boutiques et les étals de toutes sortes se succèdent, sur les trottoirs, débordant d'objets ou de nourritures diverses et variées, de choses que nous n'avons pas forcément l'habitude de voir ni de gouter comme ces fruits confits...

ces poussins "mangas"(c'est comme cela que les appelle le vendeur) présentés dans des cannettes de coca...

ou bien ces gâteaux de fêtes finement décorés et qui semble sortis d'une patisserie américaine...

Encore des contrastes !

Ici tout ce vend et ce dès qu'il y a le moindre espace disponible, ne serait-ce qu'un couloir !...

Les maisons du quartiers sont anciennes et typiques. Elles ne sont pas très hautes mais souvent dans les tons jaunes et agrémentées de terrasses ou de vérandas à l'étage. Mais ce qui frappe , c'est l'exubérance de la végétation qui va se nicher sur la moindre surface. Ajoutez à cela des arbres partout présents qui procurent une ombre bienvenue et vous aurez un quartier très verdoyant.

... avec parfois, au détour d'une rue, une vieille maison coloniale nichée dans un petit jardin...

... ou un petit temple...

Enfin, le tableau ne serait pas complet sans évoquer ce qui saute aux yeux dès que nous arrivons dans ces rues : L'électricité ! Enfin je veux parler du câblage électrique... des fils, des nœuds, enfin tout ce bazar dont on a du mal à imaginer que la compagnie d'électricité puisse s'y retrouver !

En haut du poteau, sur la photo qui suit, on peut apercevoir des hauts parleurs destinés à ce que nous appellerons pudiquement "l'information". N'oublions pas que nous sommes dans un pays communiste, même si, surtout à la fin de notre voyage, dans le centre, nous n'aurons pas vraiment ce sentiment...

Si la journée n'est parait-il pas très chaude pour la saison, environ 28°, nous, on transpire à grosses gouttes. Pourtant la viande crue s'étale en plein air sur els trottoirs.
Mais le temps presse et nous devons rejoindre le théâtre pour une représentation des célèbres marionnettes sur l'eau de Hanoï qui sont accompagnée par un orchestre traditionnel vietnamien ou une jolie dame en blanc joue de l'instrument emblématique du pays : le monocorde.

Les marionnettes entrent en scènes et les tableaux champêtres se succèdent évoquant les traditions populaires du pays avec notamment les travaux agricoles (culture du riz, buffles,...), la pêche...mais aussi les contes et légendes. Patrick, fatigué par le voyage, s'est endormi et Caroline l'a rejoint...

Après le spectacle nous rejoignons le lac de l'épée restituée dont Hien nous conte la légende auprès du célèbre pont rouge. Nous reviendrons à cet endroit en fin de circuit pour visiter la pagode de l'île mais pour l'instant nous longeons les berges où nous pouvons voir un hanoïen faisant ses exercices face au temple de la tortue.

Nous arrivons ensuite dans l'ancien quartier colonial qui est totalement différent de la vieille ville. Il a été conçu comme les grandes avenues parisiennes avec de très beaux et colossaux bâtiments inspirés par la capitale comme cet ancien palais du Tonkin, le Tonkin étant l'ancien nom du Vietnam du Nord du temps de l'occupation française, l'hôtel Métropole et l'opéra (totalement inspiré de l'opéra Garnier de Paris). Ils sont magnifiques à la nuit tombante.

Ce quartier n'est pas un quartier commerçant, c'est un quartier d'affaire, d'ambassades, de luxe (boutiques Cartier et autres grandes marques...)
Les voies, qui sont pourtant bien plus larges que dans la vieille ville, sont toujours aussi chargées de circulation mais il y a moins de vélos et plus du tout de femmes à pied. En revanche si l'on voit toujours autant de scooters, il y a aussi pas mal de voitures et même de très luxueuses voitures !
Je dois dire que nous n'aurons pas l'occasion de voir une seule voiture pourrie de tout le mois passé dans ce pays.

Devinez qui nous attend au coin d'une avenue ? C'est Thang (prononcer tchang), notre chauffeur.
Il nous emmène avec Hien au restaurant, le Banana fllowers, qui tout comme le restaurant du midi est situé dans une jolie maison coloniale très belle, très chic. Seulement ici il n'y a pas d'autres clients que nous.

Nous avons droit, comme ce midi à plusieurs plats disposés au centre de la table : Salade babana flower, nems en triangle, poisson sauté, brochettes de porc et légumes, poulet frit et légumes verts (genre d'herbes dont nous apprendrons plus tard qu'il s'agit de liseron d'eau).

3 serveuses scrutent nos moindres gestes. Nous sommes un peu gênés car nous n'avons pas encore bien l'habitude des baguettes et ne sommes pas très doués, surtout pour attraper les nems en forme de triangle : plantage assuré !
Pour le dessert, il est indiqué sur le menu concocté par notre guide : Gâteau de riz vert à la banane. Nous attendons un moment puis, intrigués par les petites boites placées au milieu de la table, nous apercevons confus qu'il s'agit du dessert, une sorte de confiserie verte sucrée, au demeurant très bonne! Curieuse présentation. Hien nous expliquera plus tard que les rares desserts vietnamiens cuisinés ne sont consommés que lors des fêtes. Habituellement on prend plutôt un fruit après le repas.

De retour à l'hotel, Hien nous accompagne encore dans le quartier pour nous aider à acheter des petits jouets que nous distribuerons aux enfants des minorités ethniques du nord. Les vendeuses du quartiers sont encore sur les trottoirs et Hien marchande pour moi 1 plaque d'une dizaine de petites voitures et 1 plaque d'une dizaine de petites poupées à une dame un peu agressive. Elle me fait peur celle là. Moi qui déteste marchander, jamais je n'aurais me débrouiller seule avec elle !

Pour nous il est temps de rejoindre le calme de notre chambre d'hôtel et ce vieux Morphée car demain nous prenons la route du nord pour le Vietnam "profond".

Si vite et sans prendre le temps de visitez plus en avant la capitale ?

Oui car nous avons "calé" le circuit sur les dates des marchés des villes du nord. C'est là que l'on peut rencontrer le plus de personnes des ethnies minoritaires portant leur costume traditionnel. Nous reviendrons à Hanoï en fin de circuit pour prendre le temps de la visiter mais en attendant, cette ville qui peut sembler étourdissante, nous apparaît déjà très attachante...

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