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Jour
24
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Dimanche 24 juillet
Forteresse de Louisbourg : Une immersion en plein XVIIIème
siècle.
Qui aurait pu croire que dans ce bout du monde livré
à l'océan, se trouvait un des plus beau joyaux du
Canada ? La forteresse de Louisbourg est plus qu'une attraction.
C'est un monde rude et venteux où le temps s'est arrêté
et où les habitants, tout comme leurs ancêtres, paraissent
devoir survivre avec un sentiment d'abandon et de grande solitude...
Pathétique !
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Je vais encore profiter d'un réveil matinal et
d'un beau soleil pour aller me promener du côté du petit
port de Little Lorraine consacré à la pêche au homard...
encore et toujours !
Après un bon petit dej au Foghorn B&B avec du yaourt, des
fraises et des pannecakes aux bleuets, nous prenons la route vers la
forteresse de Louisbourg car c'est ici que nous allons passer la journée.
Mais pourquoi avoir restauré un tel site touristique au fin fond
de la Nouvelle-Ecosse ?
Un regard sur l'histoire s'impose :
Les Français débarquent à Louisbourg en 1713, à
la fin de la guerre de la Succession d'Espagne, après avoir cédé
l'Acadie et Terre-Neuve aux Britanniques aux termes du traité
d'Utrecht. Il ne reste plus à la France, dans ce qui est aujourd'hui
le Canada atlantique, que le Cap-Breton et l'Île-du-Prince-Édouard,
appelés à l'époque l'Isle Royale et l'Isle Saint-Jean.
Ces dernières servent de base de pêche aux Français,
qui continuent la pêche de la morue dans les Grands Bancs, activité
alors fort lucrative. C'est en 1719 que les Français entreprennent
la construction à Louisbourg d'une place forte, qui ne sera vraiment
terminée qu'à la veille du siège de 1745. La ville
et l'établissement qui s'est développé le long
du port deviennent rapidement une colonie florissante.
L'Isle Royale tire sa prospérité de la pêche de
la morue. Avant d'être exporté, le poisson est salé
puis séché sur des claies, sur les plages de Louisbourg
et de ses alentours. La colonie devient un important centre d'activité
commerciale, recevant des produits fabriqués et des matériaux
divers de la France, du Québec, des Antilles et de la Nouvelle-Angleterre.
Tout laisse à penser que la place forte serait prête à
soutenir le moindre assaut. Pourtant, si le port est bien protégé,
il en est autrement à l'intérieur des terres où
les principales défenses dominent une série de collines
de faible altitude, dont certaines sont dangereusement proches des fortifications.
Toutes offrent un emplacement stratégique idéal pour l'installation
de batteries de siège.
Le premier assaut survient en 1745, après la déclaration
de la guerre entre la France et la Grande-Bretagne. Poussés par
leur ferveur religieuse et informés de la situation désespérée
dans laquelle se trouve la forteresse dont les troupes, mal approvisionnées,
menacent de se mutiner, des soldats de la Nouvelle-Angleterre partent
à l'assaut de Louisbourg. La place forte est conquise au bout
de 46 jours de siège. Au grand dam des soldats de la Nouvelle-Angleterre,
la ville passe de nouveau aux mains des Français aux termes du
traité d'Aix-la-Chapelle, trois ans seulement après le
siège. La ville est de nouveau assiégée en 1758.
Il est impossible de défendre Louisbourg sans la présence
d'une marine forte pour patrouiller les eaux au-delà des défenses
du port. Les forces anglaises, composées de 13 100 soldats,
appuyées de 14 000 marins sur 150 navires, capturent la
forteresse en sept semaines. Pour que Louisbourg ne redevienne jamais
plus une ville fortifiée française, les Britanniques démolissent
les remparts de la forteresse.
La reconstruction :
Le gouvernement du Canada entreprend en 1961 un vaste projet, d'une
valeur de 25 millions de dollars, de reconstruction d'un quart de la
ville et des fortifications originales. À l'intérieur
de la zone reconstruite, soit seulement un quart de la ville initiale,
on a reconstitué les bâtiments, les rues, les courettes
et les jardins tels qu'ils étaient dans les années 1740,
juste avant le premier siège de la place forte.
Le travail accompli à Louisbourg est le fruit d'une recherche
pluridisciplinaire. Les fouilles archéologiques ont permis de
mettre au jour, outre les vestiges des fortifications et des bâtiments
de l'époque, des milliers d'objets façonnés. On
a également copié quelque 750 000 pages de documents
et 500 cartes et plans d'archives en France, en Angleterre, en Écosse,
aux États-Unis et au Canada. Les témoignages de l'histoire
que nous possédons nous apprennent beaucoup sur la vie à
Louisbourg et servent de fondement à l'étude de la présence
française en Amérique du Nord.
***
Revenons à notre visite.
Le ciel de ce matin, avec ses gros nuages noirs, joue avec le soleil,
ce qui donne une ambiance très particulière. C'est beauuuuuuuuuuuuuuu
!
A l'entrée du site nous devons laisser la voiture au parking
et embarquer à bord d'un autobus. Il n'y a pas de voiture dans
la forteresse.
L'autobus nous laisse près d'une maison de pêcheurs au
toit recouvert d'herbe, située à l'extérieur de
la ville. La dame nous accueille de suite car nous sommes ses premiers
touristes de la journée. A l'intérieur de la bâtisse,
sur la table, sont exposés les principaux ingrédients
alimentaires de l'époque...
A l'entrée de la forteresse la coutume veut que le soldat de
garde questionne les visiteurs afin de détecter les éventuels
espions anglais. Nous n'échappons pas à la règle.
Pour l'instant les rues sont presque désertes, en tout cas les
touristes ne sont pas nombreux ce qui fait notre bonheur ! Le vent
agite les costumes des habitants...
Dans le groupe de la visite guidée une acadienne me fait remarquer
que « quand ce sont des bilingues, ce sont des francophones...
les anglophones ne sont quasiment pas bilingues ».... Tout
le contraire de la Belgique où l'on trouve beaucoup plus de néerlandophone
bilingues que de francophones ! Le tour guidé est un peu longuet
surtout qu'on entre nulle part. On reste juste dans les rues et ce matin
c'était venteux, très venteux !!!
Dans le bastion on va tirer des coups de canon !
Poste de garde :
En présence de Monsieur le gouverneur !
Dans le bastion, les appartements du gouverneur sont luxueux...
... et les chambres des soldats, nettement moins luxueuses !
On entre dans les maisons et les personnages interprètent des
personnages ayant réellement existé et vécu à
Louisbourg. Ils vous racontent l'histoire des lieux, montre des objets,
tout comme au village acadien de Caraquet.
Monsieur l'architecte dans sa maison
Nous prenons le repas dans une auberge où une charmante jeune
fille nous sert une cuisine d'époque (beaucoup de légumes)
dans des assiettes en etain.
Le trombadour pousse la chansonnette...une chanson sur St Malo qui se
termine par « ..Vive le roi de France ...et merde pour le
roi d'Angleterre qui nous a déclaré la guerre »...Oh,
mais il est parfaitement bilingue!...Normal, « je suis de
Cheticamp ».. Encore un fier musicien acadien !! Très
sympa tout ça !
Dans un bâtiment éloigné se trouve les maquettes
et archives du site.
le magasin général
Cette forteresse de Louisbourg est un superbe endroit qui vaut bien
qu'on lui consacre la journée. Il y a vraiment beaucoup de personnages
en costumes d'époque réalisés entièrement
à la main.
C'est encore un endroit où l'on remonte le temps et l'on se retrouve
face à des " tableaux du XVIIème ".
Ici plus qu'ailleurs, on a ce sentiment indescriptible de solitude et
de survie dans un monde hostile que pouvait connaître les courageux
colons et les malheureux soldats qui s'étaient installés
ici.
Les figurants sont tous bilingues.. enfin sont sensés l'être,
histoire de rappeler qu'au XIIIème siècle, LOUISBOURG
etait bel et bien une ville française !
Après avoir quitté la forteresse de Louisbourg et cette
sensation de ce trouver au bout du monde, sans doute un peu comme les
colons qui débarquaient ici au XVIIIème siècle,
nous amorçons notre "remontée de la nouvelle Ecosse.
Sur notre route, le B&B CANAL HOUSE à ST PETER'S sera notre
étape pour la nuit.
Le gîte a été récemment rénové
par un jeune couple. Nous sommes accueillis par le patron, un jeune
allemand fort sympathique. Les chambres sont petites mais "nickel
chrome" et tout confort.
Nous dinons au LAKE BRAS D'OR INN, un restaurant indiqué par
notre hôte.
Le chef est français et les plats sont un peu plus cher qu'ailleurs
mais valent leur prix.
Cela fait 3 soirs de suite que je commande des coquilles St Jacques
(enfin plutot des pétoncles car je trouve les coquillles St Jacques
de chez nous beaucoup plus gouteuses) dans l'espoir d'en trouver de
mieux cuisinée. Avant hier elles étaient juste poêlées
mais fades. Hier soir il y avait une bonne petite sauce un peu crémeuse.
Ce soir elles étaient flambées au brandy (genre de cognac)
c'était relevé avec des tomates, un bon petit risotto...
quelques légumes grillés...Parfait.!
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