Jour 7

Jeudi 10 juillet 2014
Les îles Vestmann.
Peuplée à l’origine d’Irlandais, Heimaey est la seule île habitée de l’archipel des îles Vestmann. En 1973 le volcan Eldfell est entré en éruption, engloutissant une partie de la ville et créant... une nouvelle île dans l’archipel.

Malgré le temps incertain, nous décidons de mettre le cap sur les îles Vestmann.


Les îles Vestmann ont probablement été découvertes en même temps que le reste de l’Islande au Moyen Age.
L'archipel tire son nom d'un fait divers survenu vers 840. En effet, l'archipel et plus précisément l'île de Heimaey servit de refuge à des esclaves irlandais qui fuyaient l'île principale d'Islande après avoir tué leur maître, Hjörleifur Hróðmarsson, un fermier scandinave établi à Hjörleifshöfði sur la côte sud de l'Islande. Ingolfr Arnason, le beau-frère du fermier, poursuivit ces esclaves jusque dans l'archipel où ils les tua. Avant la découverte de l'Islande, l'Irlande était la terre la plus à l'ouest du monde connu d'où le surnom d' " Hommes de l'Ouest " attribué aux Irlandais. C'est ainsi que l'archipel fut nommé en référence à cet événement.


Comme nous sommes en avance, nous faisons une courte pause près de Skogarfoss. Il s’agit d’une cascade située sur la rivière Skoga, dans le petit village de Skogar. La rivière Skógá se jette de ses falaises et tombe de 62 mètres en formant une chute d'une largeur de 25 mètres.

Le ferry pour les îles Vestman se prend à Landeyjahöfn. La traversée vers Heimaey, la seule île habitée de l’archipel, prend 45 minutes. Nous laissons la voiture au parking et prenons des billets pour piétons.

La traversée est rapide et bientôt, l’île apparaît sous un voile de brume...

 

L’entrée du port est protégé par de hautes falaises dont les nombreuses alvéoles permettent d’abriter toutes sortes d’oiseaux marins.

 

On se croirait dans la baie d’Halong !


Depuis le port, on aperçoit la sihlouette du volcan Eldfell.


Ce volcan est né subitement le 23 janvier 1973 en pleine nuit, juste à côté des habitations, en prenant de court la population qui doit évacuer l'île dans la précipitation. Des fontaines de lave donnent naissance à des coulées qui agrandissent l'île et menacent de boucher l'entrée du port. La pêche étant la principale économie de l'île, le comblement de la baie signifierait la mort économique de la ville ce qui motive les autorités pour stopper la lave. Un important dispositif d'arrosage du front de la coulée avec de l'eau de mer est ainsi mis en place avec succès. Néanmoins, à la fin de l'éruption le 28 juin, les dégâts sont très importants, de nombreuses maisons ayant été détruites où enterrées sous les téphras, et un mort est à déplorer.

Dans le hall de la compagnie de ferry, nous sommes accueillis par un saxophoniste. Bienvenue à Heimaey.


Nous sommes également attendus par les tours opérateurs qui distribuent leurs prospectus ainsi que par les représentants des restaurants. Nous en profitons pour retenir une table chez Einsi KALDI, repéré sur internet.

Nous traversons la ville pour gravir le volcan.

Une erreur de trajectoire nous amène vers un raccourci mais c’est un raidillon (encore !).

 

Des groupes de jeunes touristes progressent en procession sur les pentes rougeâtres du volcan.


Au sommet, la pente de l’Edfell est encore fumante.

 

 

 

On se rend compte de l’étendu du champ de lave qui a épargné une partie de la ville et a resserré l’entrée du port.


Il y a bien du monde au sommet du volcan car c’ est le lieu de pique nique des groupes de jeunes.

 

 

D’ici, nous constatons que depuis Reykjavik, Heimaey est la plus grande ville que nous ayons vu. Elle abrite 4000 habitants


Même sur ce terrain ingrat, la nature reprend ses droits.

La descente est plus douce que la montée. C’est parce que cette fois-ci, nous sommes sur un bon chemin.


Dernier coup d’oeil à l’Eldfell

 

 


Partout, des panneaux relatent l’éruption



Ici, une maison a manqué de justesse d’être ensevelie...

 

Les habitants ne manquent pas d’humour

Nous l’avions constaté à Reykjavik mais c’est encore plus vrai ici : les islandais rafolent des fresques murales...

 

 


Maisons colorées et typiques de l’île


 

Du côté du port, il suffit de suivre les pas...

 

 

 


Les macareux sont les vedettes de la ville



Le restaurant Einsi KALDI est à la fois sobre et branché. Comme la pluie s’est mise à tomber, nous y passons un bon moment.

La spécialité du restaurant est le macareux. Ici à Haimaey, il y en a des milliers. Le restaurant sert cette viande fumée, accompagnée d’une autre viande d’oiseau marin, le guillemot.

Après le déjeuner nous ne savons pas trop quoi faire car le temps n’est pas engageant. En fait il vente et tombe de l’eau " qui mouille ". Nous sortons les " Kway de jambes " c’est à dire les pantalons pour protéger de la pluie et du vent et nous nous dirigeons du côté du golf où parait-il, nichent quelques macareux.

Une fois sur place, nous ne les trouvons pas. En revanche, malgré le fait que le chemin qui passe près du golf soit piétonnier, nous sentons que nous dérangeons et sommes à deux doigts de nous prendre une balle dans la tête.

Notre chemin croise une bâtisse en tourbe qui sert de refuge. Il s’agit de 2 abris séparés où tout est aménagé pour les visiteurs de passage. D’ailleurs, un couple s’y est réfugié pour pique niquer. Avec ce qu’il tombe dehors, on comprend vite l’intérêt de cet endroit.

 

C’est sous une pluie battante que nous embarquons sur le ferry. A l’intérieur du bateau, nous discutons avec un couple de personnes agées ravi car ils viennent de faire une balade pour aller voir les baleines qui d’après eux étaient très actives.

Quelques oiseaux accompagnent le bateau, beaucoup de mouettes et ce fou de Bassan...


Sur la route du retour vers l’hotel volcano, j’ai repéré sur internet un petit café qui, comme d’habitude, ne paye pas de mine vu de l’extérieur. Il s’agit du old cowhouse restaurant Gamla Fjósið

L’intérieur est au contraire tout à fait charmant. On dirait un estaminet. Il est tenu par des exploitants agricoles qui proposent à leur carte des produits de la ferme ... mais pas que...
La nourriture est saine et savoureuse. C’est un endroit convivial où le service est sympathique et où l’on croise pas mal de locaux. Bref une bonne adresse.

Sur le bord de la route, un " attrape touristes " nous rappelle que nous sommes à deux pas du volcan au nom imprononçable qui a tant fait bafouillé les journalistes du monde entier. Pour mémoire, son eruption en 2010 avait dégagé tellement de nuages de cendres que de nombreuses lignes aériennes avaient été perturbées et des centaines d’avions étaient restés cloués au sol.

D’ailleurs, encore aujourd’hui, l’Eyjafjallajokull continue d’alimenter les conversations et les islandais en ont même fait des tee shirt....

 

 

 

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