Jour 16

Samedi 19 juillet 2014
Hraunfossar, Barnafoss.
Encore de jolies cascades pour ponctuer une journée à rouler sur de longues pistes chaotiques au milieu de déserts de pierres...

Il est tombé des cordes durant toute la nuit. Au matin, c'est toujours la grisaille. C'en est fichu de la balade. Nous plions nos affaires et quittons ce trou humide après un petit déjeuner à l'image du lodge : médiocre et frugal.

La rivière est bien agitée. Les pluies violentes qui se sont abattues depuis hier y sont sans doute pour quelque chose.


Nous retrouvons la piste 35 qui est toujours pleine de nids de poule remplis d'eau, ce qui ralenti considérablement notre avancée. Les amortisseurs dérouillent un max.


C'est vraiment la plus mauvais piste que l'on aura rencontré de toutes nos vacances. Elle fait 171km et autant dire que c'est à 75% de la chaussée pourrie ! Et dire qu'on y a croisé une berline avec des plaques belges. Il devait vraiment avoir envie de changer de voiture le type !

 


Nous avons décidé de ne pas bifurquer sur la piste 338, comme initialement prévu car nous sommes en manque d'essence et nous devons faire un plein à Geysir. Il faut dire que Titine " boit beaucoup ".
A Gulfoss nous retrouvons une route asphaltée , et par conséquent, de nombreux véhicules. Ca change de la 35 ! A Geysir, nous avons l'impression d'un retour à la civilisation, vu la masse de touristes et le nombre de véhicules sur les routes.
Je profite que Patrick fait le plein pour faire un tour dans le grand magasin de souvenirs et vêtements et acheter un gilet pour mamie.

C'est un des plus grands magasin que nous ayons vu. La vendeuse nous remet, comme à Vik, une enveloppe pour récupérer la TVA puisque nous avons droit à la détaxe. En effet, bien qu'étant candidate, l'Islande n'est pas un pays de l'Union Européenne, et, à ce titre, tout produit peut être exporté peut bénéficier de la détaxe. Vous pouvez donc ramener en France quelques produits détaxés achetés ou qui vous été offerts en Islande dans la limite d'une valeur de 430€/personne de plus de 15ans. Au delà il faut les déclarer et payer les taxes françaises.
Pour faire simple, nous achetons le produit TTC . Ensuite il faut compléter le formulaire remis par la vendeuse. Ensuite on a le choix :
soit se faire rembourser directement le montant de la taxe au bureau " taxe refund " de l'aéroport (situé dans la zone internationale, là où se trouve les magasins de duty free) au moment du départ. On vous remet alors des couronnes islandaises, donc peu d'intérêt au moment du départ ;
soit poster l'enveloppe à l'aéroport (taxe refund) pour être remboursé directement sur son compte, solution que j'ai choisi pour les 4000 couronnes de taxe. D'accord, ce n'est pas beaucoup, mais c'est à prendre en considération quand on achète un article, surtout si c'est un pull de laine.
Évidemment, les petits cafés au chambres d'hôtes qui vendent des pulls tricotés mains, ne proposent pas tous le " taxe refund "…

La question se pose maintenant de savoir si l'on retourne sur la 35 pour emprunter la piste 338 ou bien si l'on roule sur du bitume en passant par Thingellir.
Patrick est fatigué de la piste 35, on opte donc pour Thingellir sachant que l'on retrouvera les pistes plus loin.

Par rapport au Kerlingarfjoll, le thermomètre a nettement remonté ici et nous pique niquons sur un promontoire dans la région de Laugarvatn où nous avions séjourné au deuxième jour de notre périple.

A partir de Thingvellir, nous empruntons dons la piste 550 appelée également Kaldidalur, notre prochaine étape étant la chute de Barnafoss.



Un refuge sur Kaldidalur

La piste est un peu meilleure que la 35... un peu... Nous sommes toujours étonnés de voir de courageux cyclistes emprunter ce genre de voie...

Au fil de piste, les paysages ne sont pas exceptionnels mais nous sommes bien seuls dans cette immensité caillouteuse.

Nous arrivons à Hraunfossar, jolie cascade où l'eau donne l'impression de sortir des terres...

Le nom Hraunfossar (les chutes de la lave) recouvre en fait une suite de petites cascades s'étalant sur environ un kilomètre. L'eau ruisselle sous un champ de lave (le Hallmundarhaun) pour se jeter dans la rivièreHvita. Le Hallmundarhraun doit son origine dans l'éruption d'un des volcans situés sous le glacier Langjokull. D'où le nom, " hraun " en islandais qui signifie " champ de lave ".

L'activité volcanique à façonné les pierres qui se sont ridées au fil du temps.

 

En amont, se trouve la chute de Barnafoss ou la rivière s'engouffre dans un étroit canyon et devient fougueuse.

Barnafoss signifie la chute des enfants, ce nom provient d'une histoire locale : le jour de Noêl, les enfants de la famille Hraunsás étaient restés seuls chez eux pendant que leurs parents se rendaient à la messe. Les enfants s'en furent jouer sur l'arche de pierre qui enjambait la rivière, tombèrent dans la chute et se noyèrent. Apprenant l'accident, la mère fit alors abattre ce pont naturel.
La rivière à cet endroit a la particularité de passer sous une arche de pierre qui se situe juste au niveau de l'eau, formant ainsi de puissants remous.

L'église de Reykholt


Nous avons réservé à la ferme Geirshild. Holda, la maîtresse de maison, nous accueille chaleureusement et nous conduit jusqu'à notre chambre coquette qui offre une vue dégagée sur la campagne.
Elle nous montre ensuite le salon des invités et les 3 salles de bains partagées qui sont à notre disposition. Tout est impeccable et cosy. Comme il y a peu de chambres et seule une autre sera occupée par un couple que nous ne croiserons pas, nous n'aurons aucun problème.
Nous avons réservé le repas sur place. A la table de Holda, c'est l’opulence ! Elle nous a préparé une excellente soupe d'asperges en entrée, suivie de côtelettes d'agneau grillées (de la ferme) accompagnées d'un gratin de pommes de terre, de salade, de choux rouge, de petits pois. A raison de 4 à 5 côtelettes par personne nous ne pouvons venir à bout des plats ! Le dessert est plus simple (petits biscuits au chocolat) pour accompagner le café mais c'est bien suffisant.

Je en sais plus à quel moment de la soirée nous nous sommes reposés dans le salon mais ce dont je me souviens c'est que Holda est venue s’asseoir avec nous et nous avons discuté un long moment. Holda parle un excellent anglais, ce qui est plutôt rare chez les Islandais.
En effet, nous avons trouvé que de dire que tous les islandais parlaient bien anglais était une idée reçue. En fait les personnes en contact avec les touristes parlent un bon anglais mais assez rudimentaire. Par exemple, les jeunes qui servent dans les restaurants ou les guesthouses pendant l'été sont assez limités au vocabulaire relatif à leur tâche. Il est parfois difficile de les comprendre car certains ont un fort accent. De plus les islandais ne savent pas prononcer le " ch " et le " w " , ce qui donne " The fisssssss "  pour " the fish ", c'est assez rigolo.
Pour en revenir à Holda, c'est la seule fois de tout notre périple que nous nous sommes sentis dans un vrai B&B et que nous avons pu discuté ainsi avec une Islandaise.
Holda est une personne adorable, d'une simplicité et d'une gentillesse extrême. Elle est originaire de Siglufjordur. Elle nous a parlé de son pays, de ses voyages et de sa ferme où l'on élève des vaches , des canards et quelques moutons, pas beaucoup dit-elle, 90, rien à voir avec les grands exploitation à moutons qui vont les chercher à cheval avant l'hiver. 90 ? on y a réfléchi après car si ce sont les mères, sachant qu'elles on souvent 2 petits, ça fait tout de même près de 300 moutons à rentrer pour l'hiver...

Un canard devant la porte de la maison


Après le repas, nous allons faire une petite promenade digestive. L'un des deux chiens de la maison nous accompagne. Comme il est joueur, il nous donne son " cailloux "… ?? En Islande il n'y a pratiquement pas d'arbres, donc pas de bâton à lancer pour Médor.. Ici les chiens jouent avec des cailloux. A un moment j'ai cru qu'il s'était étouffé avec, oh l'angoisse !

Regardez le chien tout fou courre plus vite que le cailloux malgré sa patte arrière raide (il se l'est cassé étant plus jeune)...


Face à la ferme, une vieille bâtisse abandonnée et fantomatique sert sans doute de refuge aux moutons pour l 'hiver...

Un amour de chien

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