SAINT-LAURENT DU MARONI
Localisée à 253 kilomètres à l'ouest de Cayenne, la ville de Saint-Laurent du Maroni est située en amont de l'embouchure du fleuve, à une trentaine de kilomètres de l'océan Atlantique, face à la ville surinamaise d'Albina, au nord-est du continent sud-américain. Sa localisation éloignée de l'océan est expliquée par le désir des autorités pénales d'empêcher les bagnards qui y étaient implantés de s'évader par la voie maritime.
Avec ces 50 000 habitants (officiellement recensés), Saint-Laurent présente un caractère nettement plus éthnique que Cayenne, la capitale qui est majoritairement peuplée de créole. A Saint-Laurent la majorité des habitants sont Bushinengués (Saramaca, Djuka, Aluku, Paramacas). Ce populations se sont implantées sur la rive Française du Maroni pour fuir l'esclavage au Surinam voisin. On trouve aussi des améridiens (Kalinas, Lokonos), des créoles, des Hmongs, et des populations étrangères (Haïtiens, Surinamais, Brésiliens).
Saint-Laurent est également la ville où débraquaient les bagnards dans le camp de la transportation.
Le fleuve Maroni marque la frontière avec le Surinam.
Des centaines de pirogues parcourent cette artère vitale.
Le camp de la transportation
Créé par la loi du 26 août 1792, le bagne avait été conçu pour accueillir ldes déportés politiques et notamment les ecclésiastiques non sermentés, puis les ecclésiastiques dénoncés pour cause d’incivisme pendant la révoltion française, mais le blocus maritime imposé par l’Angleterre ainsi que les nombreuses épidémies qui s’y développèrent entraînèrent l’arrêt de l’application de ces mesures.
Le 22 novembre 1850, Louis Napoléon déclarait que "6 000 condamnés dans nos bagnes grèvent les budgets d’une charge énorme, se dépravant de plus en plus, et menaçant incessamment la société. Il me semble possible de rendre la peine des travaux forcés plus efficace, plus moralisatrice, moins dispendieuse, et plus humaine en l’utilisant au progrès de la colonisation française".
Le 31 mars 1852, le premier convoi de condamnés partait de Brest à destination des îles du Salut.
Le bagne de Saint-Laurent-du-Maroni fut inauguré le 21 février 1858. Il était constitué de plus de 12 bâtiments (rangées de « cases » contenant les cellules de part et d’autre de la cour intérieure, un hôpital, des cuisines, les bâtiments du personnel, lavoir et bibliothèque).
Tous les condamnés venant de la France métropolitaine débarquaient d’abord à Saint-Laurent et étaient ensuite répartis entre les différents camps et pénitenciers de la Guyane, d'où le nom de camp de la transportation.
La ville de Saint-Laurent-du-Maroni fut également crée le 16 mars 1880. Les habitants étaient presque tous des gardiens ou des bagnards libérés. L’hôpital de Saint-Laurent fut construit en 1912.
Il fallut attendre 1946 pour que le bagne de Saint-Laurent-sur-Maroni soit fermé en même temps que l'institution toute entière, alors que sa fermeture avait été décidée par le décret-loi de Daladier, en 1938.
Le Camp de la Transportation a été inscrit comme monument historique de Guyane par arrêté du 14 février 1995.
LE MARCHE DE SAINT-LAURENT DU MARONI
Avec le fleuvre, le marché de Saint-Laurent tient une place majeure dans la vie de la ville. Les Hmongs (voir histoire des Hmongs ici), les Bushinengués et les surinamais, viennent y vendre leur production.